Clonage d'Enzymes à Activité Amylolytique à Partir D'une Archaebactérie Hyperthermophile Appartenant Au Genre Thermococcus (Collection Ifremer-Brest).
Emmanuel LEVEQUE, Francis DUCHIRON
Université de Reims, Moulin de la Housse - BP347 - 51062 Reims Cedex
Les enzymes amylolytiques représentent un marché d'environ 1,5 milliards de francs par
an. Actuellement, la production industrielle de glucose à partir de l'amidon nécessite trois
enzymes différentes : une alpha-amylase, une glucosidase et une pullulanase. Ces enzymes
doivent être capables de travailler à forte température (conditions d'utilisation industrielle), or
les enzymes utilisées actuellement travaillent dans des conditions de température et de pH
différentes (le principal problème se situant surtout au niveau de la glucosidase).
Nous avons donc cherché à cloner des enzymes à activité amylolytique thermophile
aptes à travailler dans des conditions favorables pour les industriels.
Trois banques génomiques ont été réalisées et étudiées. Dans un premier temps, nous
avons réussi à isoler des clones recombinants capables d'apporter à la souche réceptrice la
capacité d'hydrolyser l'amidon. Un isolat a été retenu et nous avons montré qu'il possédait un
fragment d'ADN d'environ 3,8 kpb pouvant contenir le gène d'une alpha-amylase. De plus,
cette activité semble bien thermophile puisque l'activité optimale de cette enzyme (étudiée dans
le surnageant de culture) se situerait au moins à 100*C.
Dans un second temps, nous avons recherché l'activité glucosidasique thermophile en
utilisant la technique de superposition de gel en boîte de Pétri. Quatre isolats ont été retenus car
ils pouvaient hydrolyser aussi bien le b-naphtyl-a-D-glucopyranoside que le para-nitrophényl-
a-D-glucopyranoside à 70*C.
Actuellement, nos travaux se portent essentiellement sur le séquençage du gène de
l'alpha-amylase et sur la vérification de la nature des isolats retenus pour l'activité glucosidase
ainsi que sur l'étude des plasmides qu'ils renferment.