ICON Bactocean

GDR Bactocean



Introduction





  Les premières observations d'écosystèmes hydrothermaux sous-marins profonds eurent lieu en 1977 et 1978 lors de campagnes océanographiques américaines et françaises sur la ride Est-Pacifique, à des profondeurs de l'ordre de 2500m. La richesse des communautés animales établies à proximité des sources chaudes (biomasses allant jusqu'à plusieurs dizaines de kg par m2) contrastait considérablement avec l'état de quasi-désert du domaine abyssal tel qu'il était connu jusque là.

  Ces écosystèmes sont caractérisés par d'intenses gradients puisque les fluides, très fréquemment acides, anoxiques, chargés en sulfures et en métaux lourds, peuvent dépasser 350*C au point d'émission, et se diluent dans une eau de mer oxygénée dont la température est de 2 à 3*C. Du fait de l'obscurité ambiante, le développement de ces communautés ne pouvait résulter de la photosynthèse, et la chimiosynthèse s'imposait donc. Il est clairement établi aujourd'hui que divers invertébrés de ces milieux montrent des symbioses extrêmement originales caractérisées par la présence de bactéries sulfo-oxydantes autotrophes intracellulaires.

  Alors que dans les écosystèmes hydrothermaux terrestres ou côtiers, la biomasse est presque uniquement constituée de micro-organismes très spécialisés, dans les écosystèmes hydrothermaux profonds, l'existence même d'une faune riche d'invertébrés et de vertébrés, conduit à la mise en place de communautés bactériennes complexes, capables d'accomplir des fonction de synthèse et de dégradation dans des conditions environnementales sévères.

  Ces caractéristiques uniques des écosystèmes hydrothermaux profonds sont à l'origine du projet "Bactocéan": étudier les communautés bactériennes hydrothermales et leur adaptation aux conditions extrêmes; rechercher dans ces propriétés adaptatives celles susceptibles d' utilisations potentielles en biotechnologie.

  Si l'on ajoute à ces critères scientifiques, le fait que ces écosystèmes ne sont accessibles qu'à une poignée de pays disposant de la technologie des submersibles grande profondeur (USA, France, Japon, Russie, Canada), l'intérêt de l'exploration et de la valorisation de ces milieux apparaît encore plus clairement.

  Aucun laboratoire Français ne dispose de l'ensemble des compétences scientifiques et techniques pour mener à bien un projet aussi ambitieux, dans un contexte de forte concurrence internationale. La structuration des compétences nationales (et la liste actuelle n'est pas limitative) au sein du GDR "Bactocéan" sous la double tutelle du CNRS et de l'Ifremer constitue un avantage certain pour atteindre les objectifs fixés.




Table des Matières


Révision le 10/12/96


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