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Pluriformation.
Génome : structure, fonction et
évolution.
Du gène au génome, vers une nouvelle biologie
moléculaire.
La possibilité de disposer de la séquence
complète du génome d'un organisme marque une
étape fondamentale dans l'histoire de la biologie.
Depuis quarante ans, la biologie cellulaire et
moléculaire s'était caractérisé
e par une spécialisation continue des
thématiques, chacun des grands mécanismes
cellulaires étant disséqué, souvent
indépendamment les uns des autres, en
différentes étapes, de nombreux laboratoires
se focalisant sur l'é tude d'une étape, ou
même d'une seule molécule. Cette approche
réductionniste, qui s'est
révélée extraordinairement fructueuse
et efficace, va se poursuivre dans les années
à venir. Toutefois, elle laissait de
côté des pans entiers de la
réalité. L'approche génomique globale
entame un mouvement en sens inverse, conduisant les
biologistes à envisager une vision
intégée de l'organisme et à se poser de
nouv elles questions. Elle apporte un plus
considérable en permettant de faire l'économie
de la recherche des gènes, au coup par coup, et
découvre l'étendue de notre ignorance en
révélant le nombre considérable de
gè nes dont nous ne savons rien, y compris dans le
cas des organismes modèles étudiés
depuis des décennies par les biochimistes et les
généticiens (51% chez le colibacille
Escherichia coli par exemple). Nous sommes donc au dé
but d'une nouvelle étape de l'histoire de la
biologie, étape qui va nécessiter une plus
grande coopération de la part de tous les acteurs de
la recherche.
Les développements récents de la biologie se
caractérisent également par une approche
évolutive des problèmes posés au niveau
cellulaire et moléculaire, et par une vision
renouvelée de la biodiversité . Les
biologistes ont fait ces dernières années des
progrès considérables dans leur
compréhension de la place des organismes dans le
monde vivant, et la possibilité de disposer à
terme d'un "arbre universel" fiable, n'est plus une chi
mère. La comparaison de génomes complets
d'organismes très divers (génomique
comparative) apporte sur ce point des données
inestimables. D'autre part, nous savons aujourd'hui,
grâce aux nouvelles techniques de l'écologie
molé culaire, que nous ne connaissons qu'une infime
partie de la biosphère, mais nous avons
également en main des moyens inédits de nous
attaquer à ce problème grâce aux outils
de la biologie moléculaire.
Génomique et évolution, structure des
génomes, des axes forts de l'université
Paris-Sud.
L'étude des génomes, de leur
structure, de leur fonction et de leur
évolution, est donc devenue un axe de
recherche majeur. Les chercheurs de l'Université
Paris-Sud sont bien placé s dans ce domaine. A
l'Institut de biologie des plantes (IBP), l'équipe de
Martin Kreis a participé au projet européen de
séquençage systématique d' Arabidopsis
thaliana, l'organisme modè le dans le monde des
plantes. A l'Institut de Génétique et
Microbiologie (IGM), les équipes de Michel Jacquet et
de Monique Bolotin-Fukuhara d'une part, et celle de Simone
Séror d'autre part, ont participé
respectivement aux projets europ éens de
séquençage des génomes de la levure
Saccharomyces cerevisiae et de la bactérie Bacillus
subtilis. Toujours à l'IGM, les équipes de
Michel Duguet et de Patrick Forterre participent
actuellement au séquenç age du génome
de l'archaebactérie hyperthermophile Sulfolobus
solfataricus (projet Europe-Canada). Enfin, le Centre
National de Séquençage (CNS) d'Evry (J.
Weissenbach) à entrepris le séquençage
du génome de l'archaebacté rie
hyperthermophile abyssale Pyrococcus abyssi, en
collaboration avec l'équipe de P. Forterre.
Plusieurs de ces laboratoires sont maintenant
impliqués dans les projets européens d'analyse
fonctionnelle des catégories de gènes
(tels le projet Eurofan sur la levure et le projet
B. subtilis). Des é tudes fines visent par
exemple à déchiffrer les différents
programmes qui rythment la vie de la cellule. Ces projets
sont réalisés à la fois par des
approches bio-informatiques, par des dé veloppements
technologiques et par une extension des approches
génétiques. L'approche bioinformatique
concerne aussi bien la linguistique du génome de la
levure par le pô le bioinformatique de l'IGM (M.
Termier) (travaux sur la levure) que l'approche comparative
(identification des familles de protéines ancestrales
par B. Labedan).
Il convient de signaler qu'autour de l'IGM et des centres de
Gif et de Saclay, nous disposons d'un pôle unique
centré autour des micro-organismes bactéries
et archaebacté ries, protistes et champignons, qui
constitue un potentiel que nous devons maintenir et
renforcer. L'étude des archaebactéries
à l'IGM (P. Forterre et M. Duguet) et à Gif
sur Yvette (H. Grosjean) a déjà conduit
à des dé couvertes innatendues, dont certaines
ont des implications considérables dans le domaine de
la biologie moléculaire des eucaryotes. Un autre
pôle spécifique de la région concerne
les systèmes végétaux et contribue
aussi à la r éputation de notre centre. Enfin,
l'étude du génome d'un métazoaire,
l'abeille domestique, est en cours dans l'équipe
"Population, génétique et évolution"
(PGE, M. Solignac) à Gif surYvette. La
diversité des organismes é tudiés
permet des recoupements fructueux ; par exemple,
l'utilisation de la levure pour l'étude des
gènes d' Arabidopsis (collaboration entre les
équipes de M. Jacquet et M. Kreis).
Parmi les retombées de l'étude des
génomes, les recherches sur l' évolution et
l'histoire du vivant ont pris un nouvel essor par la
comparaison directe de l'information génétique
complè te. C'est un secteur dont les acteurs dans
l'URA 2227, à l'IGM et dans l'URA2154 ont
déjà acquis une réputation
internationale de premier plan. En particulier, les travaux
de phylogénie moléculaire
réalisés à Orsay par Hervé
LeGuyader et Hervé Phillipe sur les eucaryotes et
ceux de P. Forterre sur les procaryotes ont conduit à
remettre en cause la vision de l'arbre universel du vivant
qui avait été élaboré ces quinze
dernières anné es aux USA. Des collaborations
existent déjà entre différentes
équipes pour l'utilisation des données du
grand séquençage dans une perspective
évolutive. Par exemple une collaboration entre les
é quipes de M. Kreis et de P.H. Gouyon pour
l'étude de l'évolution des fonctions chez les
végétaux. Une collaboration entre Hervé
Phillipe, Hervé LeGuyader et Patrick Forterre pour
appliquer à la phylogénie des procaryotes les
mé thodes mises au point au cours des études
réalisées sur les eucaryotes en utilisant
toutes les données récentes issues du grand
séquençage. Parmi les autres thèmes
développés, notons l'étude de
l'évolution des gè nes contrôlant le
développement embryonnaire dans le laboratoire d'A.
Adoutte (URA 2227), étude qui vise a reconstituer les
contours du génome ancestral des métazoaires
sur le plan des gènes clefs du
développement.
La plasticité des génomes est
abordée par l'étude des éléments
génétiques mobiles, tels les transposons (M.J.
Daboussi à l'IGM), ou encore l'etude des remaniements
chromosomiques induits par le stress photo-oxydatif
(C.Astier, CGM Gif). La structure topologique des
génomes en relation avec leur expression, et
l'évolution des enzymes qui la contrô le, ADN
topoisomérases et protéines architecturales,
sont abordés par les équipes de M. Duguet et
P. Forterre à l'IGM.
Enfin, il est important de signaler que l'axe de recherche
sur les génomes intéresse le
développement des biotechnologies pour
lesquelles notre centre possède une situation
privilégié e. On peut citer comme exemple les
travaux de génétique sur des souches
industrielles à l'IGM ou les recherches en amont des
antibiotiques dans l'URA 1131.
Sur la plupart de ces thématiques, les équipes
du centre d'Orsay se situent parmi les plus performantes au
niveau international. Elles sont de ce fait
impliquées dans de nombreux programmes de
collaboration internationales.
Pourquoi une pluriformation génome ?
La constitution d'un pôle génome mieux
structuré sur Orsay permettrait d'établir un
juste équilibre entre le développement de ces
collaborations internationales et la création de
liens forts entre les équipes impliqué es au
niveauy du grand centre d'Orsay. Cette structure devrait
permettre à ces équipes d'échanger leur
expérience, de discuter leurs projets en commun,
d'envisager de nouvelles collaborations, et finalement de
mieux gérer l'acquisi tion des moyens humains et
matériels nécessaires à la
réalisation de leurs ambitions aux niveau
européens et international. Ce pôle pourrait
aussi, par la suite, acquérir une dimension de
dé veloppement technologique dans la mesure où
les études menées autour des génomes
sont celles qui mobilisent le plus d'efforts en Biologie
aujourd'hui.
Notre pluriformation sera un partenaire
privilégié du Centre National de
Séquençage (CNS) à Evry auquel
participe déjà un professeur d'Orsay, Francis
Quétier, et qui est déjà
impliqué dans une collaboration avec l'une de nos
équipes. Ce partenariat permettra certainement
à la Biologie d'Orsay de renforcer sa position de
référence dans le domaine des études
génomiques.
Dernière révision le 1/10/97
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